I / RUPTURES

«Cher Gabriel,
Si tu peux supporter que l’on reste des amis sans être amants, alors soyons amis, quand tu m’as dit que de toutes façons tu savais que c’était mort entre nous je n’aurais pas du te mettre sur la voix du contraire, parce que oui, quelque chose a rendu l’âme même si je me réjouis de ton retour et de ton rétablissement (tu sais que c'est sincère). Quand je t’ai dit que je t’aimais encore, je n’ai pas menti, je t’aime toujours mais autrement... Désolée d’être repartie sans rien dire mais je ne peux te suivre à Valladolid, quelque chose est mort avec ta dépression, ni toi, ni moi n’y pouvons rien même si j’ai pensé que je pourrais t’attendre et que mes ressentis ne changeraient pas. J’ai voulu aller outre mon intuition en te suivant à la plage hier. Je mentirais si je disais que je n’ai pas aimé ce moment avec toi, mais je suis allée à l’encontre de ce que j’ai vécu sans toi et qui m’a fait revivre. Aujourd’hui ce qui m’a fait revivre me tue et je veux bien crever si maintenant je perds ça... J’en ai marre de merder, de me perdre dans des «Je n’sais pas» quand des «Je sais» sont purs et enrichissants, peut-être que tu me haïras maintenant, ça me ficherait un coup parce que ce que je ressens pour toi n’est tout de même pas anodin, je ne te laisserai pas tomber si tu as besoin de moi, mais voilà, Angelo compte plus à mes yeux et je ne veux pas tricher, avec personne, alors redeviens mon ami ou pas...Je suis déjà plombée alors un peu plus ou un peu moins... A très vite, j'espère. Margot»



Je n'ai pas voulu ouvrir les yeux avant que tout s’enchaîne. Dès le début, je savais qu'Angelo était un homme fidèle et droit, je savais qu’il ne supporterait pas sur du moyen ou long terme que je sois celle que je suis : volage et libertine, même si, au fond, je n’ai qu’un seul amour pur et véritable, lui ! Nous avons glissé dans la spirale et avons vécu une aventure merveilleuse, magique, tandis que Gabriel, qui ne supportait plus sa vie et se laissait aller à la dépression ne pensait plus à personne comme tous ceux qui sont sous le joug de cet horrible état. J’ai toujours été trop faible avec lui, attirée par le charnel à une puissance démesurée, celle là même qui m’a faite lui céder alors que je savais au fond de moi que c’était Angelo l’homme de ma vie. Le diable en personne a brulé mes ailes en plein vol, je n’ai pourtant pas vécu autant de jour avec lui qu’auprès de mon guérilléro qui m’a écouté, entendu et soutenu de toutes ses forces, de tout cet amour qui grandissait en lui. Il était prêt pour moi à supporter l’idée que je puisse batifoler avec Gabriel en imaginant une autre femme à ma place. Plus le temps passait, plus j’étais séduite, tous ces gestes me disaient «Je t’aime» et me faisait l’amour, il était prêt, toujours, à me serrer contre lui même pour pleurer pour celui qui n’avait plus de mémoire à l’époque. Imaginez ce que peut être l’épreuve pour un homme tel que Angelo, avec ses principes, sa loyauté, sa latino attitude, d’être avec une femme qu’il aime et qui lui chante les louanges d’un autre ? Voilà à quoi je l’ai exposé et voilà de quoi je suis coupable ! Je ne pouvais plus me passer de lui et lui pensait pouvoir surmonter ça, pouvoir tout entendre, on s’était promis de toujours se dire la vérité, mais ça c’était avant qu’il soit mon number one...
En cédant à la dernière tentation de Gabriel après l’aveu que je lui avais fait la veille, j’ai signé la fin de ce conte fabuleux, j’aurais du me douter en m’épanchant sur mes sentiments pour lui la veille que je devais agir en conséquences, mais trop faible ou trop con je me suis laisser aller, et trop sincère et naïve, j’ai avoué mon méfait. Mon déclic alors à fait tiquer Angelo qui c'est senti trahi ce jour là, dans sa tête tout était finalement plus clair que pour moi. Je lui ai finalement fait plus de mal qu’il m’en a fait puisque j’ai voulu envers et contre tout continuer quand lui, dans sa tourmente faisait encore des efforts supplémentaires pour lutter contre le fait de trahir son pote et de me contenter. Angelo m’aimait plus que personne ne m’a jamais aimé, il m’a même épousé pour que je n’en doute plus jamais, il m’aime encore, j’en suis sure ! Mais il est dans le noir, plongé dans l’amertume de tout ce que j’ai pu lui causer comme tracas en plus de ceux auxquels il fait face avec la guérilla, l’armée et aux prises avec nos peines respectives. J’ai rompu avec lui, aussi, cela me coûte beaucoup d’avoir fait cela ! Je ne l'ai pas fait pour l’accabler ou pour m’attirer les louanges ou les plaintes ou les «je te l’avais bien dit !» J’ai juste voulu le libérer de moi. Je serai prête, s’il me voulait encore demain à tout lui donner, mais je suis un infime grain de sable qu’écrase la guérilla, et Angelo est un guérilléro hors pair, qui au fond de lui a la pureté que je n’ai pas, la pudeur que je n’ai pas, le courage et la force que je n’ai pas, c’est aussi pour tout ça que je l’aime et que je l’aimerai toujours, que je veux garder son nom et mourir avec.
A tous les grand hommes du monde, j’ai la certitude, qu’on peut ajouter ANGELO !

"Même un peu déboussolée, mais sobre maintenant (oui parce que j'ai bu pour noyer mon chagrin), je réalise. Je te parle d’âme à âme (mon amour), je vais me reconstruire, l’état dans lequel je me suis plongée me pousse au naufrage et m’aveugle sur la plupart de mes pensées, il faut que je revienne à ma nature d’optimiste battante. Je ne sais pas combien il va me falloir de temps pour me relever fière et digne, mais il faut que je cesse les lamentations même si la route me semble longue vers mon nouvel horizon, vers ces pensées avec lesquelles je ne m’accablerai plus. J’ai tout à gagner en lâchant le pesant de mes jours en voyant bien plus loin que mes rêves en cours. Quitter les ténèbres pour une vie plus saine, mes bagages prêts. Je pars à ma reconquête le pas lourd mais décidé...Margot"

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire